
6 - Le banc de cailloux sur la falaise
Alors je vais, au gré de ces instants d'équilibre, entre les lignes insaisissables qui sous-tendent l'horizon. Je lâche prise sur moi-même et sur toute chose. Je procède à un désencombrement sans concession. Je fais corps avec la flore spécifique du pertuis. Genou à terre, au chevet des iris maritimes et des pâquerettes papuleuses, je découvre et je transgresse mon propre silence. Ni gain, ni perte. Il s'agit de ressentir la vie intense du monde. Et de se mettre en ordre de marche, pour se trouver soi-même. Je m'éloigne, dépasse le Pas de Mortefoin, où je déleste un arbre magnifique de figues gorgées de sucre. Les pies et les merles m'ont précédé et font bonne garde. Le goût des fruits glanés dans les haies vives ou sur les arbres francs est sans équivalent. C'est celui du vent, de la pluie, de l'automne naissant. De l'iode et du goémon, mêlés au soleil et aux herbes sauvages. Le goût du temps retrouvé et de la vie sans entraves.
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