
1 - En surplomb des falaises de la Prée
Au bord du monde, où la terre s'achève et glisse lentement vers le gouffre de la mer, je ressens plus que partout ailleurs l'intense réalité d'être en vie. La pensée s'oublie dans la cadence du monde. Elle laisse place à un espace aussi vaste et vierge que le jour. Sans dimensions ni forme. Non mesurable. Qui ne s'appréhende que par l'attention portée au fait d'être présent ici et pas ailleurs. Le temps de quelques pas, sans raison à chercher ni aucun mot à écrire. Entre deux effondrements liquides, la mer me pousse au-devant de moi. Me fait entrer pas à pas dans un paysage en proie à la lumière changeante du rivage. Un espace transitoire, mouvant. Qui se résout en nuages et en oiseaux, portés par la présence du vent. Il s'agit de trouver le bon angle. La juste mesure. Un peu plus loin, là-bas? Ici, plutôt? Maintenant, surtout. Le temps de le dire, le temps de le penser. Le temps d'une vague et de quelques pas. D'un peu de pluie et de ciel brouillé.
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